Le cabinet d’avocats panaméen MOSSACK & FONSECA était propriétaire d’une société genevoise du même nom. L’activité de cette société consistait à vende des structures off shore à des clients de la place financière genevoise et suisse. Les clients de MOSSACK étaient presque tous des professionnels, tels que des avocats, des fiduciaires, des banques, etc.
Dans le courant du mois de mai 2016, les informaticiens du cabinet panaméen informent le directeur général de la société suisse qu’un volume de données important est transmis de leur serveur situé au Panama en direc-tion d’un ordinateur de leur entité genevoise, utilisé par l’informaticien local. Il faut ici préciser que les données des clients de MOSSACK se trouvaient sur des serveurs au Panama et que le bureau genevois y accédait par un réseau interne (VPN).
Echaudé par une première fuite de données au retentissement planétaire, le cabinet panaméen souhaite réagir et déposer plainte pénale à Genève. Les motifs sont la soustraction de données (art. 143 CPS), accès indu à un système informatique (art. 143bis CPS), détérioration de données (art. 144bis CPS) utilisation frauduleuse d’un ordinateur (art. 147 CPS), service de renseignement économique (art. 273 CPS) violation du secret pro-fessionnel de l’avocat (art. 321 CPS) et du secret bancaire (art. 47 LB). Les autorités genevoises examinent la plainte et procèdent rapidement à l’arrestation de l’informaticien. Celui-ci nie catégoriquement être l’auteur de cette fuite, en faisant remarquer qu’il n’aurait pas choisi sa propre machine comme passerelle pour évacuer ces données, et ainsi signer son crime. La remarque était pertinente et l’argument avait traversé l’esprit des plaignants comme de la police genevoise avant l’interpellation. Les policiers procédèrent à quelques investi-gations quant à l’environnement de l’informaticien (comptes de messagerie, perquisition, comptes bancaires, etc.) et durent finalement conclure qu’il n’était vraisemblablement pas l’auteur de ce piratage. Il fut remis en liberté après quelques semaines de détention.