La transversalité des droits de l'homme dans l'exercice de la profession d'avocat
Les systèmes juridiques tant de droit continental que de common law subissent des mutations fondamentales qui compromettent leur fondement raisonnable, un élément fondamental de leur légitimité matérielle.
Dans les systèmes continentaux, la prolifération excessive de normes compromet la cohérence du système en tant « qu’ordre juridique », c'est-à-dire en tant que cadre structuré par des règles logiques et des catégories stables et générales. Dans un autre sens, le système de common law a évolué vers l'adoption de lois qui transmutent le sens des conventions constitutionnelles, qui constituaient des solutions ad hoc, et qui modifient le rôle des tribunaux.
Les droits de l'homme, au contraire, sont de plus en plus compris comme un système normatif structuré par des constructions interprétatives et des critères herméneutiques qui les régissent comme un tout. Les tests d'égalité, de non-discrimination, de contenu minimal, de limites, de conflit, constituent des paramètres d'interprétation d'utilisation quotidienne par les avocats. Chaque défense du justiciable s’articule autour de la pondération des droits « d’action » et des droits de « résistance » dans une situation juridique concrète. Le caractère raisonnable d'une situation juridique spécifique est de plus en plus construit à partir de l'herméneutique des droits de l'homme subjectifs et de moins en moins à partir du caractère raisonnable du système.