L’UIA
Rappelant l’importance fondamentale du respect de l’état de droit, lequel est intrinsèquement lié aux principes démocratiques et au respect des droits de l’homme,
Soulignant que l’état de droit implique l’indépendance du pouvoir judiciaire, lequel suppose notamment la séparation des pouvoirs par la protection du judiciaire contre toute interférence d’ordre politique, ainsi que des juges impartiaux et indépendants,
Insistant sur la garantie particulière que constitue, en matière d’indépendance des juges, un système de nomination basé sur le mérite (qualifications, expérience, intégrité, compétence, efficacité) et insistant sur l’importance d’une protection contre les mesures disciplinaires irrégulières,
Rappelant également que les avocats représentent les gardiens privilégiés et les défenseurs des droits des citoyens et de l’état de droit,
Regrettant profondément la situation extrêmement problématique existant dans plusieurs pays du continent européen quant à la protection des droits établis aux articles 2, 14§1, 17, 19, 26 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, aux articles 2, 7, 19 du Traité de l’Union européenne, aux articles 11, 21§1, 47 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, et aux articles 6§1, 8, 10, 13 de la Convention européenne des droits de l’homme.
Gravement préoccupée par les circonstances suivantes :
Gardant à l’esprit que la Pologne est membre de l’Union européenne, laquelle a pris des décisions fermes à l’égard de cet État comme l’introduction des procédures devant la Cour de Justice de l’Union européenne, via la Commission européenne, (a) le 2 octobre 2018pour manquement à ses obligations et (b) le 10 octobre 2019 contre l’exécutif polonais concernant le nouveau régime disciplinaire applicable aux juges polonais portant atteinte au principe de l’indépendance du judiciaire.
Rappelant que la Pologne est membre du Conseil de l’Europe, institution qui a également pris des mesures quant à la situation dans cet État, et en particulier via la communication faite en juillet 2019 par la Cour européenne des droits de l’homme au gouvernement polonais de l’Affaire Grzęda c. Pologne relative à la cessation prématurée du mandat d’un membre du Conseil national de la magistrature, invoquant une violation des articles 6§1 et 13 de la Convention européenne des droits de l’homme.
Observant une corrosion de la démocratie en Pologne via la politisation du judiciaire ayant pour effet de la priver de son indépendance objective et créant le risque d’entraîner la disparition du principe fondamental de la séparation des pouvoirs ; observant les tentatives du Gouvernement, en interférant sur les questions judiciaires, de porter atteinte non seulement à l’impartialité et l’indépendance du judiciaire mais également de la profession légale,
L’UIA :