La profession d’avocat est-elle en droit de prétendre à un monopole de la prestation juridique ?
La profession d'avocat est aujourd'hui confrontée à de nombreux acteurs - autres professionnels ou non - délivrant des prestations juridiques par des moyens divers.
La tendance mondiale actuelle vers la libéralisation des services juridiques est bien une réalité. La création du statut de conseil juridique étranger, objet des travaux du comité des Services Juridiques Internationaux du CCBE, en est la conséquence évidente.
Au Royaume-Uni : La Solicitors Regulation Authority (SRA) autorisant depuis peu, sous certaines conditions, le groupe d'assurances Direct Line à fournir des services juridiques, en apporte la démonstration.
Ailleurs, le développement rapide des nouvelles technologies a permis l'émergence de sites Web offrant des conseils à des usagers en demande d'informations juridiques.
Dans ce contexte de concurrence accrue, et sans renoncer à ses valeurs, comment notre profession peut-elle innover et s'adapter à une relation avocat-client différente : développement de sites professionnels de conseil ? Publicité plus offensive ? Investissement dans les nouveaux champs d’activité ? Et quoi d’autre ?
Pour reprendre le mot de Christophe Jamin, Professeur des universités à Sciences Po, s’agit-il vraiment de « résister à la machine à déprofessionaliser les activités juridiques ? », ou s’agit-il plutôt de faire évoluer la manière d’exercer la profession ?