La prolifération de contenus terroristes en ligne continue d’être une préoccupation sociétale et politique forte et urgente.
Les récentes attaques terroristes ont montré que les terroristes utilisaient Internet pour recruter et préparer des partisans, pour préparer et faciliter des activités terroristes, glorifier leurs atrocités et exhorter les autres à faire de même et à installer la peur dans le grand public.
Il est devenu relativement facile pour les personnes souhaitant rejoindre une organisation terroriste de se rendre dans une zone de conflit et d'établir un contact direct et anonyme avec un recruteur terroriste. Pour faire face à cette menace, il est urgent de renforcer la coopération aux niveaux national, régional et international afin de contrer l'utilisation d'Internet et des médias sociaux à des fins terroristes, en particulier le recrutement de combattants terroristes étrangers (dans sa résolution 2178 (2014), Le Conseil de sécurité des Nations Unies définit les « combattants terroristes étrangers » : « Des personnes qui se rendent dans un État autre que leur État de résidence ou leur nationalité afin de perpétrer, de planifier ou de préparer des actes terroristes ou d'y participer, ou de suivre une formation terroriste, y compris dans le cadre d’un conflit armé »). Le recrutement de membres et de sympathisants est crucial pour la survie d’une organisation terroriste. Chaque organisation terroriste a des techniques de recrutement différentes, selon qu’il s’agisse d’une grande ou d’une petite organisation, ou d’un réseau dispersé de personnes.
Les efforts au niveau de l'UE pour lutter contre le contenu terroriste en ligne ont commencé en 2015. Le forum Internet de l'UE a été lancé en décembre 2015 en tant que cadre de coopération volontaire entre les États membres et les représentants des principales entreprises internet pour détecter et traiter le contenu terroriste en ligne. Le Forum a deux objectifs principaux : réduire la disponibilité et l’accessibilité du contenu terroriste en ligne et donner aux partenaires de la société civile les moyens d’accroître le volume de récits alternatifs efficaces en ligne. En 2016, la Commission européenne a adopté un code de conduite commun volontaire avec Microsoft, Twitter, Facebook et YouTube, visant à lutter contre les discours de haine illégaux en ligne.
Les résolutions 2354 (2017), 2395 (2017) et 2396 (2017) du Conseil de sécurité des Nations Unies insistent sur la nécessité pour les États Membres de coopérer pour empêcher les terroristes d'exploiter les technologies de l'information et de la communication ; et de poursuivre leur coopération volontaire avec le secteur privé et la société civile pour développer et mettre en œuvre des moyens plus efficaces pour contrer l'utilisation d'Internet à des fins terroristes. Cette coopération inclut le développement de contre-discours et la mise en œuvre de solutions technologiques, dans le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales et dans le respect des lois nationales et internationales.
Les dirigeants du G20 (G20 Argentine 2018) exhortent l'industrie numérique à travailler ensemble pour lutter contre l'exploitation d'Internet et des médias sociaux à des fins terroristes.
La disponibilité et la diffusion croissantes de matériel et de contenus terroristes qui incitent à la violence et à la haine en ligne sont une grave menace pour la sécurité et la sûreté des citoyens. Cela affaiblit également la confiance des citoyens dans l’environnement numérique, moteur essentiel de l’innovation, de la croissance et de l’emploi.
Barbara Bandiera
Présidente du sous-comité UIA Conformité et lutte contre le blanchiment d’argent
Studio Legale RCC, Milan, Italie